Les températures de la mer en Nouvelle-Zélande augmentent plus rapidement que la moyenne mondiale

Une nouvelle étude révèle que ce pays au climat frais, qui a jusqu'à présent été relativement épargné par le changement climatique, commence à se réchauffer.

Alors que l'Italie et l'Espagne sont confrontées à une hausse constante des températures, les mois d'été atteignant 45°C ou plus dans ces pays, la Nouvelle-Zélande a su tirer parti de son climat fortuitement frais et de la fraîcheur qu'il confère aux vins du pays.

Entourée de l'océan de tous côtés et bénéficiant de précipitations annuelles moyennes comprises entre 600 ml et 1 600 ml réparties uniformément tout au long de l'année, la Nouvelle-Zélande et ses vignobles ont longtemps bénéficié de ces conditions optimales, qui ont permis à ses vins d'être parmi les plus recherchés au monde.

Toutefois, une étude récemment publiée suggère que le pays n'est peut-être pas aussi immunisé contre les effets du changement climatique qu'on le pensait.

Les données de Stats NZ montrent que les températures de la mer en Nouvelle-Zélande augmentent à un rythme effréné, atteignant un niveau deux à trois fois supérieur à la moyenne mondiale.

Selon l'étude, depuis 1982, les températures de surface des océans ont augmenté en moyenne de 0,16 à 0,26 °C tous les dix ans, et de 0,19 à 0,34 °C dans les eaux côtières.

Par rapport aux données des 20 années précédentes, la Nouvelle-Zélande a connu un réchauffement de la surface des océans deux fois plus rapide que la moyenne mondiale de 0,18 °C par décennie, avec une région sous-marine - le Chatham Rise, situé à l'est de la Nouvelle-Zélande - trois fois plus chaude que la moyenne mondiale.

"La Nouvelle-Zélande est coincée entre le Pacifique, la mer de Tasmanie et les océans du Sud. Le réchauffement est important dans ces trois zones, de sorte que nous recevons la chaleur de toutes les directions", a déclaré Matt Pinkerton, scientifique principal à l'Institut national de l'eau et de l'atmosphère (National Institute for Water and Atmospherics).

"Parce que nous sommes entourés de tant d'océans, nous pensions que nous étions un peu protégés par les effets du réchauffement. Ces [données] montrent que ce n'est pas le cas".

Malheureusement, ce qui se passe en mer ne reste pas en mer, car les Néo-Zélandais risquent de ressentir les effets du réchauffement des mers sur terre, l'activité des océans dictant une grande partie des conditions météorologiques du pays.

Si les nouvelles statistiques sont choquantes, l'industrie viticole néo-zélandaise s'efforce depuis un certain temps déjà de se prémunir contre le réchauffement climatique, notamment par le biais du programme "Sauvignon Blanc : 2.0" de l'institut de recherche Bragato.

Le projet a un objectif : accroître la diversité des vignes de sauvignon blanc en Nouvelle-Zélande. Les chercheurs souhaitent créer jusqu'à 12 000 nouvelles variantes de sauvignon blanc afin d'analyser celles qui sont les plus résistantes au changement climatique.

"La plupart des sauvignons blancs de Nouvelle-Zélande ne sont constitués que d'un seul clone. Nous avons eu la chance de trouver une variété génétique qui fonctionne très bien ici, et nous l'avons donc propagée en masse dans tout le pays", explique le Dr Darrell Lizamore de l'institut, qui se réjouit de la "pléthore de matériel qui sera à notre disposition" à la fin du projet.

Lizamore a expliqué à db que jusqu'à présent, le projet a permis de produire 4 000 pieds de vigne et qu'un certain nombre de producteurs de vin néo-zélandais de renom se sont associés à l'institut pour planter ces vignes dans leurs domaines une fois qu'elles seront prêtes à être transférées.

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