Les prix des ventes aux enchères de vins fins se sont "calmés" après la correction du marché

Selon la maison de vente aux enchères iDealwine, les prix des ventes aux enchères de vins fins se sont "calmés" au cours de l'année écoulée, en raison de la correction du marché des vins fins au cours de l'année 2023.  

Selon le rapport annuel Baromètre récemment publié par les spécialistes français des ventes aux enchères, le prix moyen d'une bouteille de vin dans les ventes aux enchères est tombé à 152 euros, soit une baisse de 22 % par rapport à la moyenne de l'année dernière.

"La valeur des ventes aux enchères a été fortement affectée par la correction des prix des vins fins tout au long de l'année 2023 ", note le rapport, avec des ventes en valeur en baisse de 11,7 %, à 33,8 millions d'euros, et une analyse approfondie des classements pour chaque région soulignant comment les prix au marteau des vins les plus chers ont diminué " de manière significative ".

Cette situation a particulièrement affecté le prix moyen d'une bouteille de vin de Bourgogne, qui a chuté de 35 % par rapport à l'année précédente pour atteindre environ 250 euros, en raison d'une "forte volatilité des prix".

Le Rhône a également connu une baisse globale des prix de 28% à 119 euros, suivi par la Champagne, qui a vu le prix d'une bouteille moyenne baisser de 20,1% à 207 euros. Quant à Bordeaux, qui représente 35,9 % des ventes en volume, contre 36,6 % l'année précédente, le prix moyen d'une bouteille n'a baissé que de 7,3 % pour s'établir à 131 euros. Toutefois, le rapport note qu'étant donné le bond de 26,6 % de la valeur des ventes aux enchères en 2022, suivi d'un bond de 30,9 % en 2023, le prix moyen de la bouteille de Bordeaux n'a pas subi une correction aussi importante.

Quelques gagnants cependant, dont la Savoie, qui a vu le coût moyen d'une bouteille de vin augmenter de 25 % au cours de l'année écoulée pour atteindre 85 euros, ce qui a amené certains à se demander si la Savoie n'allait pas devenir "le prochain Jura", ainsi que la Corse et l'Alsace, qui ont vu le prix des bouteilles augmenter respectivement de 30,3 % (à 64 euros) et de 15 % (à 52 euros).

Cet apaisement des prix, combiné à des volumes records de vins mis en vente, suggère que les acheteurs ont tendance à revoir et à affiner leur collection - et à se séparer d'une partie de leur collection de vins, mais potentiellement pas de leurs bouteilles les plus chères.

Par exemple, les ventes aux enchères d'iDealwineont augmenté de 12 % en volume, avec une hausse des ventes en volume pour les trois principales régions. La Bourgogne a augmenté de 21,4 %, tout comme la Champagne (+15,1 %) et le Bordelais (+10,4 %). L'Italie a également connu une croissance des ventes en volume, en hausse de 37,5 % pour représenter 3,5 % du marché d'iDealwine, tandis que les valeurs ont augmenté de 31 %, en raison de la légère baisse du prix moyen, en baisse de 4,4 %.

"L'année dernière, les amateurs de vin ont préféré garder leurs trésors quelques années de plus, plutôt que de s'en séparer", indique le rapport.

Elle souligne que la hausse des taux d'intérêt depuis le milieu de l'année 2022 a incité les investisseurs à rechercher des placements financiers plus traditionnels plutôt que des possibilités d'investissement alternatives comme le vin, ceux qui ont connu la plus forte hausse de prix en 2022 étant ceux qui ont le plus baissé en 2023.

Toutefois, l'analyse des données permet d'obtenir une vision plus nuancée. Les 50 premiers vins ont généré plus de la moitié de la valeur totale des ventes aux enchères (52 %), bien qu'ils ne représentent que 18 % en volume. Un peu moins de la moitié de ces vins (24) proviennent de Bourgogne, 16 de Bordeaux, quatre du Rhône, deux de Champagne (Jacques Selosse et Dom Pérignon), deux du Jura, un de la Loire (Clos Rougeard) et un du Languedoc (Domaine de la Grange des Pères).

Tendances

Quelques tendances notables se dégagent toutefois : la proportion de vins blancs secs vendus a augmenté de 19 % pour atteindre une part de marché de 18,9 % du volume d'iDealwine, tandis que le volume de champagne a également progressé de 15 %, grâce au succès rencontré ces dernières années - même si la demande de cuvées classiques s'est quelque peu ralentie.

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